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Forum Etudiant Bordeaux
3 juin 2010

Lu dans la presse: Rivarol

Article paru dans le journal Rivarol  n° 2954 du 28/05/2010.

rivarol


Université : quand la Droite tente d’exister

Longtemps l’Union National-Interuniversitaire incarna une « droite dure » au sein des universités françaises gangrénées par le gauchisme et dominées par la dictature représentative de l’UNEF.

L’UNI fut créée en réaction aux événements de Mai 1968, avec le soutien du Service d’Action Civique (le SAC, service d’ordre gaulliste). Elle s’affirma toujours comme le regroupement des défenseurs de la liberté de l’enseignement et des « valeurs traditionnelles ». Engagée dans le combat pour l’école libre ou contre le PACS, on retrouve l’UNI dans la mobilisation contre les blocages des universités lors des grèves étudiantes. Longtemps, son positionnement droitiste et un certain « anticommunisme primaire » pouvaient séduire de jeunes nationaux peu regardants au niveau idéologique.

Mais l’UNI resta toujours aux ordres de son principal financier, le RPR puis l’UMP. Car malgré ses velléités d’indépendance, ce syndicat est surtout le principal appui des réformes entreprises par les gouvernements de droite dans l’enseignement supérieur. Elle fit campagne pour Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy lors des élections présidentielles, et n’hésita pas à lancer le slogan « FN-PS : Les héritiers de Mitterrand ». La défense d’un atlantisme acharné et de la libéralisation de l’université écarte tout doute sur les orientations réelles du syndicat.

Des tensions ont donc toujours existé en son sein. Lors du référendum sur la Constitution européenne, la direction nationale dut faire face à une fronde de sa base militante. En réaction à la consigne de soutien au Oui, on vit apparaître un réseau d’« étudiants pour le Non ». En janvier 2010, il fut décidé par l’UMP de fondre l’UNI dans le M-ét ( Mouvement des Etudiants). Cette reprise en mains laissa un goût amer à de nombreux cadres locaux. Après l’échec des élections étudiantes du printemps 2010, les dissidences se multiplient.

Ainsi l’importante section de l’UNI Tours montre la voie de l’indépendance en remettant en cause le soutien au gouvernement Sarkozy. Devenue UNI-SU pour « Union Nouvelle et Indépendante- Syndicat Universitaire » (http://www.uni-su.com/), elle écrase lors du derniers scrutin le M-ét localement. Après avoir rallié la section UNI d’Angers, elle semble vouloir tenter de fédérer les dissidents de Lyon et de Bordeaux. En effet, les militants bordelais ont suivi le mouvement en fondant l’UNIC, Union Nouvelle et Indépendante Catholique, proche de la mouvance traditionaliste.

TENTATIVES NATIONALISTES ET RÉACTION DE L’UNI

Les nationalistes profitent de la disparition de l’UNI pour tenter un retour dans les universités. Depuis la disparition du Renouveau Etudiant au début des années 2000 et la récente auto-dissolution du Rassemblement des Etudiants de Droite, le terrain avait été longtemps abandonné. Il est certain que l’ancienne hégémonie de la Gauche dans le monde étudiant, puis
son actuelle dépolitisation laisse peu d’espace pour les héritiers des « rats noirs ».

A Lyon, la liste « Défense des Etudiants de France » remporte 2,50 % pour sa première participation (<http://def.hautetfort.com>) avec, semble t-il le soutien du Front National. Le « Forum Etudiant » de Bordeaux tente lui aussi une implantation difficile face à une importante riposte des gauchistes locaux (<http://febordeaux.canalblog.com>). Son originalité est de réussir un « compromis nationaliste » de la jeunesse avec la participation des diverses sensibilités de la famille nationale. Dans le même temps la faculté parisienne d’Assas, bastion historique des étudiants nationalistes, est actuellement secouée par une tentative de reformation du mythique Groupe Union Défense. Une campagne de lancement, évidemment musclée, de ce GUD nouvelle version rappelle déjà de mauvais souvenirs aux antifascistes parisiens. S’il est trop tôt pour savoir si ces initiatives sont les prémices d’un renouveau nationaliste, nous pouvons déjà dire qu’elle vont devoir faire preuve de constance et de sérieux pour progresser dans un milieu hostile.

Surtout que la direction de l’UNI entend bien ne pas se laisser doubler sur sa droite. Devenue une structure de réflexion sur l’éducation au sein du M-ét, elle a lancé une pétition de soutien à Eric Zemmour et une campagne pour la liberté d’expression. Mais prise entre l’impératif de conserver son appareil militant et son soutien à l’UMP sarkozyste, son avenir semble aléatoire.

Monika BERCHVOK.



Merci à M. pour l'article!

      
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